Au Dub Camp Festival, c’est cool !

Au Dub Camp Festival, c’est cool !

« Pour nous, il était essentiel d’être associés à la campagne Ici c’est cool sur nos lieux festifs pour bien faire passer le message que même si un festival est un lieu de découverte d’expérimentation et d’abandon de soi, il est indispensable que tout le monde s’y sente en sécurité. Chacun se doit de rester maître de son comportement et de ses actes et ce n’est pas parce qu’on est dans un lieu festif qu’on peut faire n’importe quoi »

Mélanie Noyer – (Get Up !)


Mélanie Noyer est responsable communication & partenariats, Coordination médiation culturelle et de prévention du Dub Camp Festival. Elle a participé à l’élaboration de la campagne « Ici c’est cool ». Rencontre.

Bonjour, pouvez-vous commencer par vous présenter ?

Je suis Mélanie Noyer, responsable de la communication et coordinatrice des actions de prévention et de médiation pour Le Dub Camp Festival, organisé par l’association Get Up.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’association Get Up ?

C’est une association qui a été créée il y a 11 ans par Olivier Bruneau. Elle a pour but de promouvoir la culture reggae dans la région nantaise. Elle est dirigée par un comité d’administration de 12 personnes et un bureau de quatre coprésident(e)s. Nous sommes environ 120 adhérents à l’année et 4 salariés. Outre le Dub Camp Festival, qui est notre plus gros événement, nous organisons plusieurs formats de soirées toute l’année : les Nantes Dub Club, les Get Up Sessions et le Nantes Reggae Movement.

Quand le Dub Camp Festival a-t-il été créé ?

Le festival a été créé il y a sept ans. Il a lieu tous les ans en juillet. Cette année aurait dû être la septième édition, mais nous avons dû la reporter suite à la crise sanitaire. La prochaine édition du Dub Camp Festival aura donc lieu du 8 au 11 juillet 2021.

Quel est votre point de vue sur la campagne de prévention « Ici c’est cool » ?

Avec Les Escales, Le Hip Opsession et Les 3 Éléphants et d’autres festivals de l’Ouest, le Dub Camp Festival est à l’initiative de cette campagne. J’ai moi-même participé à son élaboration. Pour nous, il était essentiel d’y être associés sur nos lieux festifs pour bien faire passer le message que même si un festival est un lieu de découverte d’expérimentation et d’abandon de soi, il est indispensable que tout le monde s’y sente en sécurité. Chacun se doit de rester maître de son comportement et de ses actes et ce n’est pas parce qu’on est dans un lieu festif qu’on peut faire n’importe quoi. C’est pour cette raison que nous avons voulu parler du consentement, des problèmes liés au sexisme, mais également à l’homophobie, au racisme et à toutes les formes de violence.

Avez-vous déjà eu des cas problématiques sur vos évènements ?

Nous sommes assez connus pour être un festival de « niche « sympathique, avec un public d’initiés. Notre festival défend des valeurs et reste à taille humaine, nous sommes donc très peu confrontés à des comportements violents, mais en 2019, nous avons eu une suspicion de cas d’agression sexuelle.

Comment y avez-vous réagi ?

Le Dub Camp Festival a mis en place une charte des comportements à avoir en cas d’incidents. C’est une charte qui est destinée uniquement aux personnes internes. Elle est présente dans les bibles de festival, qui sont des livrets que nous distribuons à nos bénévoles référents avec toutes les informations relatives au festival. Nous avons 800 bénévoles et cette bible leur est également envoyée par mail en amont du festival. En cas de tentative ou fait d’agression sexuelle/ viol, notre protocole est le suivant :

1) Ne pas dire à la victime de se calmer

2) Amener la victime dans un endroit calme, de confiance

3) Demander si elle a besoin de quelque chose (une boisson chaude, une couverture etc.)

4) Demander à la victime si elle veut parler et à qui (proches, forces de l’ordre, secours)

5) La rassurer en disant : « Vous n’y êtes pour rien »

6) Respecter la volonté de la victime et ne pas prendre de décision à sa place

Quel accueil la campagne « Ici c’est cool » a-t-elle reçu quand vous avez commencé à la diffuser ?

Quand nous avons commencé à la diffuser l’année dernière sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram du Dub Camp Festival, la campagne a reçu un très bon accueil. Nous n’avons eu énormément de bons retours et aucun commentaire négatif. On nous a beaucoup félicité, comme tous les festivals de l’Ouest, d’être associés à cette campagne et d’avoir pris l’initiative de la mettre en place. Et nous avons eu de nombreux retours très positifs sur son esthétique.

Les festivals ont été particulièrement impliqués dans son élaboration, pouvez-vous nous raconter comment ?

Quand nous avons réfléchi à cette campagne avec l’agence de communication qui l’a imaginée, la volonté des communicants était de pouvoir y associer nos bénévoles. Nous ne voulions pas de mannequins, mais des gens « normaux », qui viennent de nos propres structures. L’appel a été entendu : ma stagiaire à ce moment là, qui est adhérente chez nous, a par exemple posé pour la campagne. Ce n’était pas simple pour ceux qui ont répondu à l’appel de se mettre à nu avec toutes ces écritures violentes sur le corps, mais c’était important que ce soit des gens qui viennent de nos structures qui portent le message. Au final, ils en sont très fiers. Par ailleurs, beaucoup de gens se prennent en photo devant les affiches parce que c’est une copine ou un copain qui est dessus et ça fait le buzz ! Pour le moment, nous avons quatre affiches, mais nous avons déjà en tête sa déclinaison. Nous imaginons que certains artistes engagés de nos festivals pourraient également porter ce message !

Quelles ont été les autres initiatives mises en place par le Dub Camp Festival autour de cette campagne ?

En plus de sa diffusion en amont du festival sur nos réseaux sociaux, nous avons réalisé des bâches grand format pour l’édition 2019 du Dub Camp Festival. Il y a eu énormément de photos prises par les festivaliers devant ces bâches pendant les quatre jours. Et à côté des bâches, nous avions installé un mur d’expression et un stand de réduction des risques tenu par les professionnels de santé de deux associations nantaises avec lesquels nous travaillons : Avenir Santé et Baraka’teuf. Le public pouvait donc échanger avec eux sur la campagne et engager le débat sur ces problématiques. Enfin, le samedi, qui est notre plus gros jour d’affluence, nous avons organisé une mini conférence avec les professionnels sur le thème du consentement.

Vous nous donnez donc rendez-vous les 8, 9, 10 et 11 juillet 2021 pour un Dub Camp Festival encore plus cool ?

C’est ça ! Et d’ici là, vous pouvez retrouver tous les événements festifs de Get Up sur le site de l’association !

Propos recueillis par Fabienne Jacobson